259 Musique (s) Du (s) Monde (s)

TINARIWEN, le groupe mythique de blues touareg, revient avec son huitième album Elwan. Composé de 12 morceaux évoquant l'Adrar des Ifoghas, leur désert chéri devenu zone de conflit, ce nouvel opus est fort en émotion et d'une rare sensibilité. Au fil des chansons se dessine un pays désormais disparu qui a rendu l'exil nécessaire. Le titre de l'album, Elwan - Les Eléphants - est une métaphore poétique pour décrire ceux qui ont tout détruit sur leur passage : la bienveillance, le respect, les traditions, laissant désomais place à un sentiment de tristesse et de désolation. Pour Elwan, TINARIWEN s'est doté d'une nouvelle formation faisant dialoguer deux générations : si les guitaristes Ibrahim, Abdallah et Hassane sont toujours présents, Eyadou (basse), El Aga (guitare), Sarid (percussions) et Sadam viennent insuffler un vent de jeunesse. Le tout forme un formidable mélange, fort de guitares américaines complétant les guitares ishumars - nom du style musical dont TINARIWEN est le précurseur - pour un résultat funky et puissant. En somme, Elwan est un disque d'une rare force, aussi bien musicale qu'humaine. Pour les fans de Tamikrest et de Terakaft. « Les princes du rock touareg » LES INROCkS « Intemporel » LIBÉRATION

Florent Pagny nous présente son nouvel album Habana. L'idée d'un album cubain a mûri alors qu'il observait depuis Miami, où il résidait, les bouleversements qui agitaient l'île de Fidel Castro. La fin de l'embargo culturel lui donne alors l'envie de concevoir ce projet avec Raúl Paz, son ami de longue date.

La rencontre en 2011 à Buenos Aires du Français Axel « El Gato Negro » Matrod et de « La Gitana Tropical » cubaine Irina Gonzalez s'est transformée en coup de foudre artistique avec la formation du groupe El Gato Negro Y Su Combo Tropical qui, depuis, parcourt les scènes hexagonale pour diffuser sa cumbia et ses rythmes percutants. À la fois rythme et danse, la cumbia d'origine colombienne s'est enrichie au contact des traditions locales et des influences extérieures pour devenir un style très prisé. La version moderne qu'en propose El Gato Negro se reflète dans l'intitulé de son premier album Cumbia Libre. Son mélange de cumbia lorgnant vers le jazz, la salsa voire la samba marque les morceaux ultra dansants que sont « Como Bailo Yo », « Tout le monde bouge » ou le tube « Vamo' Negra », irrésistible invitation à faire la fête. D'autres titres entraînants comme « Radio Catatumbo » ou « Buenos Dias Buenos Aires » ouvrent la porte à des samples vocaux ou chantés, un solo de trompette et un air de bandonéon. La ballade « Quiero Ser », digne d'une sérénade, accueille la chanteuse Natalia Doco sur un glissando de guitare. La formation menée par un guitariste et chanteur émule de Manu Chao et une multi-iinstrumentiste douée en composition et arrangements est équipée de belles sections de cuivres et de rythmes comprenant trompette trombone, contrebasse et percussions. Cet orchestre tropical met un point d'honneur à faire de Cumbia Libre un album riche et chaleureux.

Produit sous son pseudonyme Jack Frost, ce nouvel album de 10 reprises de standards américain est le 36éme album studio de l’artiste. Un album qui fait suite à son dernier opus « Tempest » sortie en 2012. A la suite de cette annonce, Bob Dylan confie son ressenti : « Ce fut un réel privilège de travailler sur cette album. Cela me tenait à cœur depuis longtemps mais je n’ai jamais eu le courage de retravailler ces chansons avec une formation plus simple de seulement 5 musiciens. C’est là, l’exploit que nous avons réalisé. Nous connaissions ces chansons extrêmement bien. Nous avons tout enregistré en live, en une, voire deux prises. Aucun sur-doublage, aucune cabine pour l’enregistrement des voix, aucun casque, aucune piste enregistrée séparément et pour la plus-part, mixées comme elles ont été enregistrées. Pour moi, ce ne sont en aucune façon des reprises. Ces chansons ont déjà été reprises de multiples fois, enterrées d’une certaine manière. Mes musiciens et moi, ensemble, nous les avons déterrées pour les ramener à la lumière du jour. » Bob a réussi l’exploit d’insuffler de la modernité et de la vie dans ces chansons. C’est un album brillant, intelligent et nous sommes très impatients de le faire découvrir au monde très bientôt.

L'art de la conversation basée sur l'entente et l'attention à l'autre, le joueur de kora malien et le violoncelliste français le poussent à son plus haut degré de justesse dans cet album qui n'aurait pu être que le témoignage d'une brève rencontre placée sous le signe du métissage des cultures. C'est heureusement bien plus que ça.